Cours de Tle A Philosophie

Sujet corrigé 1

Dire que la philosophie est la pensée humaine libre, infinie, admettant comme point de départ et comme principe qu’elle-même, c’est la poser comme absolue et rivale de la religion qui occupait la même position. Pour éviter la collision, on a proposé que la philosophie ait sa vérité particulière et la religion la sienne. Mais l’Eglise a condamné la doctrine de la double vérité, et la philosophie non plus ne peut admettre à côté d’elle la « satisfaction religieuse ». Les pensées ayant leur origine et leur fondement dans la religion et l’Eglise chrétienne s’excluent du domaine de la philosophie, parce que leur pensée « se tient à l’intérieur d’un dogme déjà fixé, donné, qui en forme la base ». Les Pères de l’Eglise et les scolastiques développent de grandes idées spéculatives. Mais ces spéculations n’ont d’intérêt que pour l’Histoire de la dogmatique, et ne rentrent pas dans celle de la philosophie, parce que leur contenu « n’est pas justifié par la pensée même, mais l’ultime justification de ce contenu est la doctrine déjà établie et présumée de l’Eglise ».

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Sujet corrigé 2

Marcien Towa est un penseur camerounais et de tendance marxiste. Le texte soumis à notre examen est tiré de son œuvre intitulée Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle et dans lequel l’auteur soulève le problème de la valeur de l’ethnophilosophie. TOWA soutient l’opinion selon laquelle l’ethnophilosophie est une doctrine inefficace, stérile et inutile dans la lutte pour le développement, ceci en raison de son caractère dogmatique. Cependant, l’ethnophilosophie est-elle vraiment sans importance ? Pour défendre sa thèse, il a structuré son texte autour de deux idées majeures : d’une part il présente les méthodes de l’ethnophilosophie et d’autre part il montre l’inutilité d’un tel mouvement pour la bataille du développement. Cependant, une telle pensée est-elle à l’abri de tout jugement critique...

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Sujet corrigé 3

Notre analyse a voulu établir que l’iconoclasme révolutionnaire constitue la voie unique conduisant à l’émergence d’une humanité africaine rajeunie et robuste et à l’authenticité ; c’est la destruction des idoles traditionnelles qui seule permettra d’accueillir et d’assimiler l’esprit de l’Europe, secret de sa puissance et de sa victoire sur nous. Et c’est seulement en édifiant une puissance comparable aux plus grandes puissances de notre temps (. . .) que nous aurons le pouvoir et les moyens de nous affirmer comme auto-centré politiquement, économiquement et spirituellement. A notre sens c’est ce dessein qui devrait orienter notre effort intellectuel. Donc à la quête de l’originalité et de la différence comme certificat d’humanité, nous proposons de substituer la quête des voies et moyens de la puissance comme inéluctable condition de l’affirmation  de notre humanité et de notre liberté. La puissance peut sembler prosaïque à certains. Mais sans puissance, la Négritude est condamnée à n’être qu’un rêve innocent.

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Sujet corrigé 4

Pour ouvrir la voie à un développement philosophique, il faut que, résolument, nous nous détournions de l’ethnophilosophie, aussi bien de sa problématique que de ses méthodes. Plutôt que l’exhumation d’une philosophie africaine originale selon des voies qui ne se soumettent ni aux exigences de la science, ni à celles de la philosophie, notre dessein principal devrait être de parvenir à une saisie et à une expression philosophique de notre être dans le monde actuel et à une détermination de la manière de le prendre en charge et de l’infléchir dans une direction définie. Une philosophie africaine arrachée à la nuit du passé n’a pu être, si elle a existé, que l’expression d’une situation elle-même passée. C’est dire que la redécouverte d’une telle philosophie ne saurait résoudre notre problème philosophique actuel, savoir, l’effort d’élucidation de notre actuel rapport au monde. Notre monde n’étant plus celui de nos ancêtres, il s’en faut de beaucoup que leur conception du monde ne saurait plus être la nôtre. M. Towa,Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle,P.35

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Sujet corrigé 5

Si la libération est notre but, alors la chose la moins avisée que nous puissions entreprendre est certainement la restauration du monde ancien, la conservation de notre spécificité, le culte de la différence et de l’originalité, puisque la cause de notre défaite et notre condition actuelle de dépendance effective est à chercher dans notre spécificité, dans ce qui nous différencie de l’Europe, et nulle part ailleurs. Car si notre monde ancien n’a pas pu supporter le choc du monde européen ce fut assurément en raison de quelque chose qui le différenciait de l’Europe. Or tenter de reconstituer le monde ancien, c’est entreprendre de maintenir aussi cette faille ; essayer de sauver l’une ou l’autre épave institutionnelle, idéologique ou spirituelle de ce monde uniquement parce qu’elle fut nôtre, c’est courir le risque de sauver précisément cela qui causa notre défaite et nous conduirait à la perte.   Marcien TOWA, Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique,  P.40

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Sujet corrigé 6

C’est dans la perspective de cette possibilité de nous-mêmes, de cette anticipation de nous-mêmes que se situe l’intérêt que la philosophie européenne offre pour nous et c’est relativement à la même finalité que doivent être jugées et appréciées toutes les cultures y compris les nôtres propres. Parce que la philosophie européenne, en raison de sa parenté étroite avec la science et la technologie, semble être à l’origine de la puissance européenne, elle nous aidera à opérer la révolution des mentalités qui conditionne l’édification de notre propre puissance, en révélant le savoir philosophique conceptuel  comme seul fondement de l’universalité et du dialogue sur l’Absolu, elle nous fournit des indications précieuses pouvant orienter nos efforts pour surmonter les divisions africaines fondées sur la diversité des confessions religieuses fanatiques et mettre sur pied une unité politique aux dimensions de notre temps. Marcien Towa, Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle,

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sujet corrigé 7

Mais le problème est de savoir où se situe véritablement la liberté : dans l’action de supprimer l’entrave ou plutôt dans la jouissance de la facilité qui naît postérieurement à l’action de réduire l’entrave ? En d’autres termes, suis-je libre quand je  m’engage dans la réduction d’un ordre contraignant donné ou plutôt dans le moment de repos qui succède à l’effort victorieux des contraintes ?  Toute la liberté dont on veut jouir dans l’absence de contrainte et par conséquent de l’effort n’est pas qualitativement différentes de celle qu’aurait métaphoriquement un corps quelconque tombant en chute dite justement libre dans un vide d’obstacles et de résistance ! C’est une liberté négative qui veut être, définitivement être soi au lieu que la vraie liberté est toujours en devenir. C’est une liberté qui aspire à se loger, à se cloisonner, pour ainsi dire, dans le vide d’une résistance antérieurement supprimée ou simplement inexistante.   Or, la vraie liberté ne se laisse point figer ni séquestrer. La liberté conçue comme absence d’entraves  est ce que nous appellerions une liberté-chose par opposition à la liberté-production.. L’action de supprimer l’obstacle lui devient une condition de possibilité et non une caractéristique essentielle. C’est la pseudo-liberté qu’on octroie et vous ne gagnez pas.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           Ebenezer Njoh Mouelle, De la médiocrité à l’excellence, Editions Clé, P. 87-88.

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Sujet corrigé 8

Quand nous affirmons que le développement ne saurait se concevoir comme l’entreprise de résolution définitive de nos problèmes, nous voulons attirer l’attention sur la nécessaire distinction qu’il convient d’établir entre les illusions de solutions que représentent les réalisations matérielles et techniques d’une part et d’autre part les véritables solutions qui consisteraient en la transformation de l’homme. Et c’est cette transformation de l’homme déjà dénommée précédemment réalisation de soi, épanouissement ou promotion à l’excellence que nous présentons pour notre part comme une entreprise interminable et néanmoins essentielle. On comprendra donc que nous nous attachions à écarter de l’esprit de l’homme toute idée de repos définitif sous forme de bonheur dans la jouissance facile des réalisations matérielles et techniques. Aussi l’excellence de l’homme ne saurait-elle être envisagée comme un état auquel on accèderait définitivement. De même qu’un homme médiocre peut, si les conditions et les circonstances lui sont offertes, se hisser au-dessus de lui-même et accéder à l’excellence, de même un homme excellent pourrait retomber dans la médiocrité à partir du moment où il considèrerait qu’il a réalisé son programme.

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Sujet corrigé 9

Le dialecticien platonicien se doit de retourner dans la caverne pour y introduire l’ordre véritable contemplé au pays des lumières. Et cela pour libérer les autres esclaves demeurés enchaînés. Mais quelle garantie peut-on avoir de libérer réellement autrui ? Ce que le dialecticien propose d’abord c’est le savoir vrai, la connaissance des rapports réels existant entre les choses. Savoir distinguer l’ombre de son objet, le mirage de la réalité, ce qui dépend de nous de ce qui, en vérité, ne dépend pas de nous, bref savoir les limites de l’action humaine. Le dialecticien moderne en Afrique est celui qui devra dire à son confrère superstitieux et crédule que les naissances peuvent être réglées, que les enfants ne viennent pas mystérieusement de Dieu ! Car nombreux sont encore ceux qui ignorent le véritable rôle de l’homme dans la procréation ;  le dialecticien moderne est celui qui devra encore  apprendre à son confrère à distinguer dans les discours des hommes politiques, la démagogie et la sincérité. Et, par-dessus tout, ce que l’ignorant devra savoir une fois pour toutes, c’est qu’il est un être responsable mais qui s’affaiblit en s’imaginant que des forces occultes président à son destin. Le dialecticien ne peut que proposer un tel savoir, aider les autres à sortir de la léthargie esclavageante de toutes les formes d’obscurantisme, tant les religieuses que les politiques.

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Sujet corrigé 10

Texte :  La science aussi repose sur le même principe. Science et philosophie ont par la suite la même exigence, le même critère de vérité, la même forme. De fait, les diverses sciences sont très historiquement de la philosophie par spécialisation et particularisation. Et c’est par cette particularité seulement qu’elles diffèrent de la philosophie. Mais les sciences reposent sur un principe, qui leur est commun avec la philosophie qui consiste à voir, sentir, penser par soi-même, à être soi-même. C’est le grand principe qui s’oppose à toute autorité dans quelque domaine que ce soit . . . tout ce qui doit avoir pour l’homme quelque valeur doit se trouver dans sa pensée propre. . . chaque homme doit penser pour lui-même, aucun ne peut penser pour un autre pas plus que manger et boire pour un autre. »

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Sujet corrigé 11

L’Homme excellent, en tant qu’il prend des initiatives novatrices, engage le sort de ses semblables. Il ne saurait lui être interdit de vouloir son propre bien ; mais alors, il doit agir de telle sorte que vouloir son propre bien ne contredise pas le bien des autres ; en d’autres termes vouloir son propre salut et vouloir le salut de ses semblables doivent être une seule et même chose. Il n’est responsable que parce qu’il est apte à la liberté ; et si sa recherche de la liberté devait nuire à la libération des autres, il ferait échec par là-même à sa propre libération et se dénoncerait comme indigne de la responsabilité de l’humain. L’homme créateur que nous cherchons est donc un homme sur qui pèse une  forte lourde responsabilité. Il doit accepter de créer des valeurs pratiques qui puissent se donner comme modèles. Il n’y a pas, ici comme ailleurs, échappatoire sans trahison.

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Sujet corrigé 12

« Quand donc nous parlons de sous-développement culturel nous ne pensons pas à la négritude comme manière particulière pour les Négro-africains d’être-au-monde ; car ce serait vouloir dire qu’une manière d’être-au-monde peut être sous-développée par rapport à une autre ! Ce qui serait un non-sens. La culture dont nous parlons n’a rien de particulariste ; elle est plutôt l’expression de l’aspect scientifique de toute culture particulière. Et en tant que telle, elle est d’abord culture des individus pris isolément et non culture d’une société globale. C’est l’homme individuel qui nous intéresse ici, avec son niveau de connaissances, son pouvoir réel sur le monde, et non la société prise globalement et comme une super-individualité. C’est au service de cet homme individuel que doit se mettre le développement. C’est à lui qu’il faut donner le maximum  de savoir nécessaire pour qu’il puisse connaître un réel épanouissement. »

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Sujet corrigé 13

Une loi implacable régit toute vie et plus particulièrement toute vie humaine ; c’est celle du mouvement et de l’activité. Supprimez le mouvement, supprimez le travail et c’est la mort. La vérité de l’homme est dans l’action permanente, dans l’effort permanent. C’est à l’intérieur de cette optique qu’il faut voir s’il reste encore une place pour la préoccupation du bonheur, c’est-à-dire, au fond pour la préoccupation de l’éternel et du stable. L’homme qui est convaincu qu’il ne vit que par l’action doit savoir qu’il est embarqué dans un mouvement qui le mène d’inachèvement en inachèvement. C’est cela même qui donne sens à sa liberté dans la mesure où celle-ci l’entraine dans un indéfini mouvement de création. Ce qui importe pour lui c’est peut-être davantage le mouvement que les arrêts, davantage la création que les œuvres. L’idée d’un sens, d’une direction privilégiée de ce mouvement ramène indument à celle du bonheur ; or, la liberté agissante n’a que fait du bonheur. Le bonheur est une préoccupation parasite de la fin dernière de l’action ; mais l’homme d’action sait qu’il n’y a pas de fin dernière au sens d’une apothéose. Il n’y a que des fins provisoires qui ne laissent aucune place au bonheur puisque l’action est indéfiniment relancée.  Ebenezer  Njoh  Mouelle, De la médiocrité à l’excellence, Ed. Clé, 1998.

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Sujet corrigé 14

L’Homme excellent, en tant qu’il prend des initiatives novatrices, engage le sort de ses semblables. Il ne saurait lui être interdit de vouloir son propre bien ; mais alors, il doit agir de telle sorte que vouloir son propre bien ne contredise pas le bien des autres ; en d’autres termes vouloir son propre salut et vouloir le salut de ses semblables doivent être une seule et même chose. Il n’est responsable que parce qu’il est apte à la liberté ; et si sa recherche de la liberté devait nuire à la libération des autres, il ferait échec par là-même à sa propre libération et se dénoncerait comme indigne de la responsabilité de l’humain. L’homme créateur que nous cherchons est donc un homme sur qui pèse une  forte lourde responsabilité. Il doit accepter de créer des valeurs pratiques qui puissent se donner comme modèles. Il n’y a pas ici comme ’ailleurs, échappatoire sans trahison. En des chapitres précédents, nous avons montré comment l’africain sous-développé ignorait l’étendue de sa responsabilité. C’est l’homme qui s’abandonne consciemment ou inconsciemment aux forces occultes, au destin, aux dieux. Se dépouillant ainsi de sa véritable responsabilité, il se dépouille aussi la plupart du temps de son privilège créer : Dieu y pourvoira, le sorcier y pourvoira, les  ancêtres y pourvoiront ! Nul doute que c’est un homme à qui il faut enseigner l’homme.                E. Njoh-Mouelle, De la médiocrité à l’excellence, Ed Clé, 1998, P.159-160.

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Sujet corrigé 15

Le bonheur ne réside donc pas dans les états de plénitude et de contentement momentanés. Ces plénitudes et ces contentements sont nécessairement partitifs : ils naissent des satisfactions précises  des besoins eux-mêmes précis ; ils naissent encore de l’accomplissement des tâches particulières : c’est le plaisir sensible d’une  dégustation, la satisfaction  qu’entraîne une acquisition longuement désirée, c’est la joie d’une victoire, d’un succès.  Mais après cette acquisition, après ce succès, il faut penser et on pense en fait à de nouvelles acquisitions, à de nouveaux succès. Le bonheur, lui se propose comme une satisfaction totale et non partitive, une plénitude terminale. Or nous venons de voir que le bonheur se détruit en voulant être terminal et durable ; il s’abîme dans une inconscience de lui-même et se transforme en son exact contraire (….) il se veut en effet jouissance de  toutes les satisfactions additionnées. Ici, on  ne travaillerait plus pour produire les objets-réponses aux divers besoins ; tout se passe comme si ces objets réponses étaient produits une fois  pour tout, la seule occupation de l’homme consistant maintenant à en consommer. C’est ce bonheur –là qui est voué à un perpétuel échec.

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Sujet corrigé 16

À quoi sert-il de danse et Dieu, de santé, louer, célébrer Dieu, comportement considéré comme autrement spirituel, si cela ne doit aboutir car nous poussé dans l'abandon de nous-même à l'irrationnel au moment précis où il faut résoudre les problèmes de la vie quotidienne ? Car finalement, il nous est clairement à Paris que la spiritualité religieuse, bien loin de se désintéresser de la matérialité, manifeste au contraire un détachement à peine voilé à la vie et au monde ; la béatitude paradisiaque n'étant que la projection dans l'au-delà de l'image amélioré de la vie terrestre (...) Mais, notre intention n'est pas de revenir sur les critiques que d'autres hommes mieux fait de et sur lesquels il ne reste plus grand chose à dire. Nous nous borne à souligner le fait suivant qui est le plus important pour notre propos : ce n'est pas avec la religion, strictement parlant, que nous pouvons espérer limiter les effets aliénateur de la modernisation, car l'esprit de religion et touffe en l'homme les meilleures dispositions à la créativité à cause justement de la soumission qui le caractérise. (...) il faut à l'homme un peu plus d'initiative créatrice pour pouvoir envisager avec optimisme de faire échec aux diverses formes d'aliénation que lui présente en perspective la société devant sortie de la bataille du développement. La religion ne nous donnera pas ce supplément nécessaire d'Initiative créatrice, c'est-à-dire au fond, de liberté.

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Sujet corrigé 17

L’occidentalisation tout azimut de l’Afrique apparaît comme une pérennisation de l’assujettissement de l’Afrique. L’auteur invalide ou rejette toute conception du développement prise comme occidentalisation. En effet, l’Occident est certes développé sur le plan matériel mais on ne saurait prendre sa culture en bloc comme paradigme de développement. L’Africain se trouve dans un état de crise, une crise dû à la dépersonnalisation culturelle La dépravation des mœurs est l’une des conséquences de l’adoption sans critique de toit ce qui est occidental. Les élites africaines  érigent en modèle les contre-valeurs comme l’homosexualité, pratique étrangère aux africains. Par ailleurs, l’élite africaine s’accommode de l’état actuel de choses ; pire elle tire profit de cette situation tout en ayant pleine conscience de la situation. Il s’agit d’un manque de courage, d’un aveu d’impuissance. Plutôt  que changer les choses, elle se complait à s’adapter à elles. C’est ni plus ni moins qu’une stratégie désespérée de survie. L’état de crise de l’Homme africain se caractérise par l’ubiquité de  son comportement et de sa personnalité. Résoudre le problème  de développement des africains revient à résoudre le problème de personnalité des africains qui sont inauthentiques.

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Sujet corrigé 18

La philosophie est peut-être la seule discipline qui a le courage et la force de soumettre ouvertement l'absolu à la discussion, de le prendre comme objet des débats publics, débats qui ne sont pas seulement formels puisqu’ils aboutissent souvent à le détrôner. Le philosophe n’est ni neutre,  ni désintéressé, c'est  peu dire qu'il a opté pour un Absolu : il est le militant de son absolu. Et en cela il diffère du simple savant qui affecte devant son objet d'étude une attitude  neutre. Mais l'absolu du philosophe n'est pas un mystère dont il détiendra seul la révélation : il sait son absolu et entend le démontrer par des arguments. Il fait appel à la raison, à la pensée critique et non à la peur ou à la confiance. L’ethnophilosophie au contraire, a pour effet, sinon pour but, d'éluder le débat sur l'Absolu. Elle se caractérise par le fait qu'elle glisse subrepticement  (avec cependant beaucoup moins de retenue que l’ethnologie) dans des exposés théoriquement descriptifs et objectifs, des opinions métaphysiques non critiquées, et les soustraits par-là  à la critique philosophique. Pour cette raison, l’ethnophilosophie apparaît à la philosophie comme une théologie qui ne veut pas dire son nom.

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Sujet corrigé 19

Le solidarisme, comme pourrissement de la vraie solidarité est aujourd’hui un mal, celui-là même qu’on dénomme « parasitisme social ». Il n’est pas une valeur traditionnelle  qu’on puisse entreprendre de sauver des assauts du modernisme. Le solidarisme au contraire est un frein au développement. Le favoriser équivaudrait à favoriser l’existence d’un type d’homme qui se caractériserait par la paresse, le refus de tout effort et pour tout dire la démission de toute responsabilité vis-à-vis de soi-même et vis-à-vis des autres. Or, il s’agit pour nous de passer d’une « civilisation de gratuité » à une civilisation du travail ; encore que la civilisation du don elle-même impliquerait aussi le contre don. L’authentique situation africaine qu’on puisse valoriser est celle qui faisait une place identique au « donner » et au « recevoir ». C’est dans la situation de crise que nous constatons qu’au nom d’une solidarité maligne, certaines catégories de personnes ne voient que le seul « recevoir » et oublient le « donner ». (…) . Aucune valeur africaine traditionnelle ne mériterait une attention particulière si elle ne devrait contribuer qu’à donner naissance à un type  d’homme oublieux de ses devoirs, démissionnaire de ses responsabilités, consommant et ne produisant rien.

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Sujet corrigé 20

La misère de l'homme des pays sous-développés est donc double: elle est misère subjective et misère objective tout à la fois. C'est un homme pauvre ; il lui manque parfois le strict nécessaire pour la survie et il le sait. Pour lui, toute sa misère se résume dans ce manque. Mais comme nous l'avons déjà dit, ce n'est pas là sa vraie misère. Sa vraie misère est celle par laquelle il reste un sous-homme. Inconsciemment sous-homme. Si nous avons appelé cette forme de misère, misère objective c'est parce que nous tenons le critère universel par lequel il faut ici juger. Ce critère est l'humanité de l’homme ; et, dans cette humanité, la rationalité et la liberté comme valeurs déterminantes. Est misérable et sous-homme, celui qui, dans son comportement, ne  manifeste pas ces caractéristiques de liberté et de rationalité. Il est pauvre homme et non nécessairement homme pauvre. C'est-à-dire qu'il est pauvre en esprit.

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